lundi 30 août 2010

Commission Coulombe 2003

Présentation à la Commission d’étude sur la gestion de la forêt québécoise.
Avril 2004
http://www.commission-foret.qc.ca/memoires/doc_076_07_Demers.pdf

Par Jacques Demers
Autodidacte XIV en environnement
5 ans marteleur.

Vision d’avenir pour la forêt publique Québécoise.
Table rase à la table GIR. (Gestion Intégrée des Ressources) ou table de concertation.

Puisque j’ai trouvé ironique le fonctionnement et l’ordre des priorités des tables de concertations tel GIR, elles m’ont inspiré une petite mise en scène que j’ai intitulée…

Le Rill de la chaise musicale à la table GIR. (Musique de Richard Desjardins ?)
Tout le monde debout pour un remaniement de priorités ! Près ? On part la musique… Et changez de bord vous vous êtes trompés…

On tourne autour de la table et oups l’industrie de la coupe d’arbre vient de se faire soutirer sa chaise prioritaire par les acteurs du principe de précaution (MENVQ). On tourne toujours et Oups ! Elle vient de se faire pousser par les groupes d’inventaire de la biodiversité ! Hé oui, un petit coup de derrière par les défenseurs des espèces menacées… On continu, est-ce bien l’industrie de la ressource Non-ligneuse maintenant ? Semble bien. Au tour du récréo-éco-tourisme qui pousse l’industrie de la coupe forestière parmi les dernières priorités… Même en fonction de l’acériculture ? Fort possible. On arrête la musique ! Et tout le monde s’assoit.
Heureusement, à notre Rill de la chaise musicale de la table GIR il y a des places pour tout le monde. Personne ne se retrouve assis par terre…
Voilà en gros comment la redistribution des pouvoirs devraient être partagé à terme. Dans 5 ans, 10 ans ? Là est toute la question centrale. En ce qui me concerne, ce devrait être le plutôt possible.

Il est inconcevable que se soit l’industrie qui a le plus d’impact sur l’environnement qui ait le gros bout du bâton. Que les intérêts « conservationistes » soient en position de « demandeurs » et que la première soit en position de concession (Concéder).

Si j’ai bien compris, nous sommes à la croisée des chemins… ? Les PGAF (plan général d’aménagement forestier) sont arrivés à échéance. Le ministère (MRNFP) prévoit leur renouvellement bientôt. Coïncidence ? Le CPF (Calcul de la possibilité forestière) est remis complètement en question, bonne nouvelle. Tout est sur la table. Tout est questionnable ?

Je propose que les Québécoi(se)s ne renouvelle PAS les CAAF (Contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier) dans le même horizon des PGAF précédentes de 25 ans. Que les garanties d’approvisionnement n’excèdent pas des plans quinquennaux, possiblement renouvelable. Ainsi, nous aurions une période de transition pour notre Rill de la chaise musicale…

L’industrie forestière peut se sentir menacée par ce genre de proposition, j’en conviens. Je suis conscient que j’aurai des difficultés à retrouver mon emploi… Je
risque quand même le pire scénario pour l’industrie. Si nous mettons l’effort pour appliquer les priorités suggérées ci haut à la table GIR, supposons que d’ici 5 à 10 ans, il en résulte par une coupure de 40-50 % pour l’industrie de transformation primaire. Si nous planifions de façon responsable, il serait possible de convertir ce potentiel excédentaire en 2ième et 3ième transformation des produits forestiers en valeur ajoutée tout en se diversifiant dans les autres ressources de la forêt.
Quel serait le résultat final ? Moins de pression sur les coupes forestières, les boomers dans la 50aine se retirent graduellement, bonne nouvelle pour les prochaines générations. Des emplois compensés par la 2ième et 3ième transformation et une plus grande valeur pour le même arbre coupé au bout de la chaîne de transformation à l’intérieur du Québec.

Je disais plus haut qu’il faut entamer ce rill de la chaise musicale le plutôt possible. Idéalement, dès l’année suivant le dépôt des recommandations de la Commission.

Référence :Document préparatoire de la Commission.
SECTION B, Cadre de réflexion, thèmes 3.
…Par ailleurs, la planification quinquennale s’appuie sur l’inventaire décennal, dont la précision ne serait pas suffisante pour bien planifier les interventions forestières. La deuxième étape, soit celle de la planification annuelle, repose sur des inventaires d’intervention réalisés par les détenteurs de contrats; ces inventaires ne sont cependant pas intégrés à l’inventaire décennal du MRNFP…
3.2Est-ce que les processus comprenant l’inventaire, le calcul de la possibilité,
la planification et le suivi des interventions forestières doivent relever d’un seul
intervenant ou de plusieurs? Lequel ou lesquels, et pourquoi ?


Par exemple, dans le cadre d’un VRAI partenariat public/privé (PPP), incorporer les inventaires décennaux à des inventaires quinquennaux nouvellement établis et à superficie variable (32 ha 16 ha), suivi par l’inventaire annuel (4 ha ou moins) , puis il y a toujours les inventaires après martelage et après coupe. Devrait-il avoir d’autres inventaires quinquennaux et décennaux après coupe ? Sûrement pour le calcul de la possibilité forestière.

Pour faire ces inventaires tous sur une même virée, une équipe d’aux moins deux individus (CSST) serait nécessaire. Un intervenant du secteur public (biologiste, botanique) et l’autre du secteur privé, elle devrait en profiter pour faire l’inventaire de la régénération, de la flore de sous-bois, prélèvement d’échantillon pour l’analyse des sols et pourquoi pas noter la présence de la faune ? Une pierre cinq coups ! La tournée d’un inventaire serait plus longue, mais plus complète et nécessiterait moins de sortis en forêt pour établir l’inventaire de la biodiversité.
Projet pilote dans les Réserves fauniques (Sépaq).

J’écoutais les audiences sur Internet quand j’ai entendu les représentants de la Sépaq en Mauricie ne pas vouloir aller jusqu’à « se voir confier la gestion forestière sur leurs territoires… ». Je suis tombé en bas de ma chaise. AU CONTRAIRE je pense que les réserves fauniques seraient des endroits par excellence pour devancer le reste du Québec dans le rill de la chaise musicale.

Il est impératif que l’intérêt public reprenne les guides de la gestion forestière. Nous devrions retrouver au moins l’équivalent de fonctionnaires à bottes que de travailleurs du secteur privé dans la forêt. Je dirais même à la souche. Le déséquilibre PPP (Partenariat public/privé) est flagrant sur le terrain. 90% privé 10% public ? Un redressement s’impose. Nous pourrions voir par exemple des contremaîtres de chantiers, des mesureurs à proportions égales public/privé. Les équipes de martelages dirigés par un chef payé par la Sépaq par exemple. Elle aurait, bien entendu, des budgets ajusté en fonction de ses responsabilités.
Les travailleurs forestiers pourraient, avec une formation minimum, être polyvalent dans leurs fonctions. Par exemple, dans le temps de la chasse, les marteleurs sont souvent considérés comme des nuisances. Nous avons même été obligés de prendre quelques semaines de congé pour laisser le terrain au chasseurs. Nous aurions pu nous transformer en guide de chasse ou en aménagiste récréo-touristique en attendant de reprendre le travail de marteleur.

- CPRS en plantation = Fraude sémantique !
Conscient qu’il y a un gros débat autour des termes « CPRS » (Coupe de protection de régénération et des sols) et « Coupe à blanc », j’ai vécu cette contradiction sur le terrain. Lors d’une saison de plantation d’épinettes et pins dans un secteur que nous avions pourtant martelé en prévision d’un traitement jardinatoire, je demande au patron :
- « Comment ce fait-il qu’il y a une coupe à blanc sur ce territoire pourtant martelé ? »
- Réponse du patron ing. for. : « Y avait beaucoup de résineux ici, nous avons changé d’idée et nous avons fait une CPRS… »
- « CPRS ? » Je lui demande perplexe ! « Nous sommes ici aujourd’hui avec des plants de pépinières et vous appelez ça … Protection de la régénération ? Le terrain est scarifié au sol minéral et vous appelez ça… Protection des sols ? »
- Réponse du patron « HA ! Des détails ça, va travailler… ! »
Cette anecdote m’a confirmé qu’il y a une fraude sémantique VOLONTAIRE dans l’industrie forestière en complicité avec le Ministère (MRNFP) pour leurrer le public…
- Structure régionale, provinciale, fédérale, internationale…
L’audience de la Commission est l’endroit propice pour repenser les véhicules de fonctionnement. J’en profiterai pour mettre l’accent sur la nécessité du partage des responsabilités de la gestion d’un éco-système aussi fondamental qu’est la forêt.
Voici comment je vois la chaîne des responsabilités en commençant par le haut de la pyramide.
Structure fédérale : Rassembler les connaissances et les normes les plus développés sur la scène internationale en fonction du Développement Durable de la forêt, et les partager avec 􀃆les provinces tout en transférant les meilleures pratiques provinciales vers 􀃆 l’internationale (Communication à double sens).
Structure provinciale : En plus de transférer les informations venant du fédéral vers 􀃆 la base tout en dirigeant les meilleures pratiques de la base vers 􀃆 le fédérale (Double sens), puisque c’est à ce niveau que le pouvoir législatif est concentré, à l’argument récurent venant de l’industrie : « Nous ne sommes pas compétitifs sur la scène internationale si nous avons des normes environnementales trop sévères... » Le gouvernement provincial doit répondre par : « Nous devons êtres des LEADERS et des modèles du Développement Durables de la forêt sur cette même scène. »
Structure régionale : Toujours dans le même esprit de communication « à double sens », les structures régionales sont plus vulnérables aux pressions d’intérêts privés et à court terme (terme d’un mandat électoral). La structure régionale devrait servir de réseau de distribution de l’information 􀃆 au grand public surtout urbain, tout en rassemblant les meilleures informations venant du 􀃆 milieu et mettre en pratique des projets pilotes à la petite échelle qui visent le Développement Durable.
Bousculer par le temps, je ne peu élaborer d’avantage. Je m’arrêterai donc ici pour l’instant.

Jacques Demers, Gatineau



http://www.commission-foret.qc.ca/memoires/doc_076_07_Demers.pdf

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